BD et cinéma: The Punisher

Vous êtes seul, désoeuvré, il fait nuit, vous ne savez pas quoi faire... Heureusement Nono est là pour vous aider à surmonter cette soirée qui s'annonçait difficile. Allez vite au vidéo-club du coin pour louer : The Punisher Film de 1989 réalisé par Mark Goldblatt Starring Dolph Lundgren Dolph Lundgreen

Un mystérieux justicier a exécuté 125 membres du crime organisé ces cinq dernières années, la presse l'a surnommé « the Punisher » étant donné ses méthodes expéditives... Jake Berkowitz chargé de l'enquête est persuadé qu'il s'agit de son meilleur ami et ex-coéquipier Frank Castle. Seulement voilà, Frank Castle est mort il y a cinq ans avec toute sa famille lors d'un attentat organisé par la mafia.

punisher couv Au générique bariolé, on pourrait croire qu'on va voir du Dick Tracy, mais on comprend rapidement que ça va être assez bourrin. The Punisher est l'adaptation cinéma de la série de super héros éponyme. Le personnage du Punisher est apparu dans les comics dédiés à d'autres superhéros et n'était pas forcément du côté des bons au départ ; il a ensuite eu droit à sa propre série, et sans rien perdre de son côté « réac », il connaît son heure de gloire dans les années 80 (pour les curieux, il y a un article très bien fait sur le comics dans le Mad Movies n°164 du joli mois de mai, donc je vais juste survoler le sujet). Depuis quelques années, après avoir touché le fond (parmi ce que j'ai lu je dirais que le passage dessiné par le (pourtant) grand Bernie Wrightson était pathétique avec son Punisher transformé en ersatz de Spawn). Depuis, Garth Ennis et Steve Dillon, déjà responsables du mythique Preacher, sont revenus à l'essentiel du personnage et en ont fait un des comics indispensables. Si la série est hilarante, le personnage lui n'a pas d'humour, c'est une véritable machine de guerre et il éprouve un plaisir certain à débarrasser la Terre des criminels qu'il croise (bien sûr il fait tout pour en croiser un maximum)...

Le film a été fait bien avant la reprise du comics par Ellis mais on n'est pas trop dépaysé : le personnage parle à Dieu et vit dans les planche égouts (on s'y déplace très bien à moto), ce qui est une très bonne idée qui le place d'emblée dans la catégorie des gros malades. Par contre sa relation quasi amicale avec son indic ne serait pas possible dans la BD actuelle où l'espérance de vie des indics est courte. Notre héros est confronté dans le film à un dilemme intéressant : la mafia italienne sérieusement décimée par ses soins est affaiblie et menacée par les yakuzas (vous savez, les petits Japonais forcément tous moches et prêts à toutes les bassesses pour gagner) dirigés d'une main de fer par la terrible Lady Tanaka. Les yakuzas ont kidnappé les enfants des parrains, notre héros va-t-il laisser les gangs s'entretuer alors que la vie d'enfants innocents est en jeu ? film

Dans le rôle du héros psychopathe, Dolph Lundgren est très habité par son personnage et se donne un look vraiment antipathique (mal rasé, regard haineux, sourire inexistant... le vrai dur). Lundgren fait partie des gros baraqués qui ont fait la gloire des films d'actions décérébrés des années 80, souvenez vous : il était Yvan Drago, le terrible adversaire russe de Rocky (il tue même le meilleur ami de Sly) dans Rocky IV ; toujours dans un rôle de méchant, il affrontera Jean-Claude Vandamme dans Universal Soldier (j'ai toujours un souvenir ému du combat final à coup de stéroïdes) et pour rester dans le domaine des super héros il est Musclor (He-man en anglais, ça a aussi son charme...) dans Les maîtres de l'univers (vous en rêviez ? quelqu'un qui n'a pas d'amour propre l'a fait...).

Dolph Lundgreen Dolph Lundgren est le Punisher...
On peut noter qu'il joue aussi bien les méchants que les héros, d'où une prédisposition naturelle à jouer un personnage aussi ambigu que le Punisher. La Lady Tanaka est très bien dans son genre pète-sec et dominatrice, même si on sent que la pauvre actrice est lasse d'aligner les rôles de méchante chef des yakuzas. J'ai un faible pour l'acteur qui joue le parrain de la mafia,
Jeroen Krabbe Gianni Franco est interprété par Jeroen Krabbé
Gianni Franco (Jeroen Krabbé, en regardant sa filmographie sur IMDb j'ai noté un James Bond, Tuer n'est pas jouer et surtout le très grand foutage de gueule de Verhoeven, Le 4ème homme), un méchant presque malin et presque courageux ce qui le distingue particulièrement des autres méchants dans ce film.

L'action est un condensé du meilleur des eighties, gunfights assez statiques (ça change agréablement des acrobaties Matrixiennes devenues monnaie courante), explosions et juste ce qu'il faut de sang et de violence gratuite... On a même droit à de sympathiques ninjas qui viennent dynamiser la traditionnelle scène d'arrivée de marchandise sur les quais qui tourne mal. La musique ne m'a pas particulièrement marqué en bien ou en mal, elle est assez martiale pour illustrer le propos. Le film n'est pas forcément très innovant mais l'action est généreusement dispensée au spectateur et le personnage est plutôt bien respecté : c'est un taré.

logo punisher

punisher 2004 Un remake 2004 à oublier !
Est-ce bien la peine de parler de la version cinéma 2004 du Punisher (avec Travolta quand même) ? Pour faire court : c'est nul et mou, ça manque beaucoup de sang (« et quand je dis un bon bain de sang c'est un bon bain de sang », in Last action hero) et le personnage du Punisher est complètement trahi. Danidan me rappelle que j'avais dit il y a quelque temps que le Punisher avec Dolph était un gros navet (c'est tout à fait possible, et puis d'abord les navets y en a qui aiment) mais depuis que j'ai vu la nouvelle version, le premier film est bien remonté dans mon estime...

Allez, bon flim. La prochaine fois je vous parlerai de : L'amour propre.

Nono