La BD au pays des hiéroglyphes
Conformément à l'imaginaire collectif, les bandes dessinées se rapportant à l'Égypte couvrent surtout l'Antiquité, c'est-à-dire les pyramides d'une part et Cléopâtre de l'autre. On verra cependant que certains auteurs n'hésitent pas à mettre en scène d'autres époques, comme Giroud, dont le Décalogue se promène dans le pays depuis la conquête arabe jusqu'au percement du canal de Suez, en passant par la campagne d'Égypte.
Les pyramides
Mais commençons par le commencement. Le tome 3
de Timour, la série de Sirius qui raconte l'histoire
de l'humanité, se
déroule en Égypte,
à la charnière
entre l'ancien et
le moyen empire
si mes souvenirs
sont exacts, soit
aux alentours de
-2000. À
cette époque, une partie
de l'Égypte est sous
une tutelle étrangère
plus ou moins bien
supportée, et les
pyramides et autres

Entre les deux,
mais à une
époque pas forcément évidente à préciser, on
retrouve un classique de la BD pour enfant, Papyrus.
En effet, les premiers albums n'évoquent pas une
époque particulière, même si vers le onzième album
de Gieter donne au pharaon de la série l'identité
d'un souverain réel, Merenptah, de la
XIXe
dynastie (vers -1200). L'univers
créé par de Gieter a d'ailleurs donné
naissance
à
une série
animée, et
un CDRom « ludo-éducatif »
comme on dit maintenant
dans les milieux bien informés.
Papyrus, héros éponyme1
de la série, est un
jeune Égyptien, ami et confident de la princesse
Théti-Chéri, qui se retrouve sans cesse au centre
d'aventures où la magie et les dieux de l'ancienne
Égypte sont toujours prêts à affleurer. C'est que depuis cette époque il flotte comme
un parfum de mystère (et éventuellement de
malédiction)
à
l'ombre
des
pyramides.


Cléopâtre

Nous avons déjà évoqué Alexandre le grand plus haut. Après sa mort, le pays passe aux mains d'un de ses généraux, Ptolémée, dont les descendants adopteront assez vite les usages des pharaons. Le destin tragique de la dernière d'entre eux, Cléopâtre VII, fut une source d'inspiration inépuisable pour de nombreux artistes, de Sheakespeare et Bocacce à Cecil B. Demille et Mankiewicz en passant par Le Guerchin et Tiepolo. Il était donc inévitable que des auteurs de bandes dessinées s'y intéressent à leur tour.
Ce fut le cas de Goscinny et Uderzo, avec Astérix et Cléopâtre, paru dans la foulée du film de Mankiewicz (la couverture se veut d'ailleurs manifestement une parodie du générique de ce film titanesque).

Jacques Martin a également envoyé Alix en Égypte. La première fois, dans Le Sphinx d'or, il est chargé par César de déjouer un complot de Pompée (ce qui constitue un thème récurrent de la série), qui espère s'emparer de l'Égypte par l'intermédiaire de son meilleur espion.


Dans Le Prince du Nil, Enak est
au centre d'une intrigue d'une cour décadente (mais
purement égyptienne, au contraire des souverains
d'Alexandrie) du sud du pays. Ce n'est que dans
des épisodes plus récents (et sans grand intérêt,
à part peut-être pour la nostalgie de la grande
époque) qu'Alix pénétrera à la cour de Cléopâtre
à Alexandrie, qui est dépeinte comme un lieu de
débauche et de conspirations permanentes, bien
loin du climat bon enfant d'Astérix.
Du Moyen-Âge à la Révolution

Il faut bien le reconnaître, les auteurs qui traitent de l'Égypte parlent surtout d'Antiquité. C'est à peine si un nouveau Timour, du temps des croisades, prend le temps d'accoster sur ses côtes, dans La galère pirate. De même, Barbe-Rouge et Éric s'égarent-ils en Mediterranée et non loin du Caire dans quelques aventures, mais cela reste marginal, et ils retournent bien vite écumer l'Atlantique.



L'époque moderne
Le premier grand épisode historique de l'ère
moderne est l'ouverture du canal de Suez en 1869.
Elle est brièvement évoquée dans le huitième
tome du décalogue, dû à Gillon, mais l'essentiel
de l'album se déroule à Paris. Les dernières pages
sont néamoins pour Gillon l'occasion de nous fournir
de très belles vues du Caire, et bien sûr du Nil (mais
vous commencez sans doute à en avoir l'habitude).
Pour le vingtième siècle, il faut bien sûr évoquer
Tintin, et les Cigares du Pharaon, où le fameux
reporter réussit à élucider une sombre affaire de trafic
en tous genre. Comme nous l'avons déjà vu, Blake
et Mortimer s'intéressent également aux pyramides,
après
avoir
assuré
la
victoire
du
monde
libre
face à l'infâme
Basam-Damdu
non loin de là,
dans le golfe
d'Ormuz, avec
Le Secret de
l' Espadon .
Enfin, Hugo Pratt a laissé Corto Maltese traîner
dans la région, sinon en Égypte même, du moins au
Soudan et sur la côte éthiopienne.
Toutefois, c'est bien l'Égypte antique, et surtout
ses pyramides et son sphinx qui a le plus inspiré
les auteurs de BD, à la suite de tous les artistes qui
les ont célébrés : même dans les BD se déroulant
de nos jours, on trouve à profusion des monuments
antiques. Ces décors grandioses, qui ont survécu à
tant de siècles méritent bien un tel hommage.
Virgile
1 Note pour les incultes et les journalistes : c'est le héros qui est éponyme, c'est à dire qui donne son nom à la série. Pas l'inverse.
Sur les terres d'Horus
Isabelle Dethan, éditions Delcourt
La série se passe sous le règne de Ramsès II, au temps où l'Egypte
avait pour nom Kemet. La belle Meresankh est l'assistante du prince
Khaemouaset, fils de Pharaon et grand prêtre de Ptah (le dieu des
artisans). La découverte d'une tombe profanée par des adorateurs du
dieu Seth va entraîner « Khâ » et « Mery » dans une enquête aux
confins de l'Egypte, de laquelle pourrait bien dépendre l'avenir du
royaume. Je passe rapidement sur la qualité des dessins d'Isabelle
Dethan, dont la réputation n'est plus à faire : les planches sont
belles, les couleurs parfaitement maîtrisées, et la mise en page,
classique et de bon goût, est au service de la narration. On sent que
l'auteur a fourni un gros travail de documentation, mais en même temps
elle évite de nous ensevelir sous les informations historiques. Ce ne
sont pas des albums « pédagogiques », leur intérêt réside dans le
scénario, l'enquête menée par les différents protagonistes et les
relations qu'ils peuvent avoir entre eux. L'Egypte elle-même sert de
décor, l'histoire s'inscrit dans un cadre historique mais celui-ci
reste en arrière-plan, sans jamais géner la narration. Un glossaire à
la fin de chaque tome rassemble les éléments explicatifs qui
pourraient manquer au lecteur, ce qui permet d'éviter les cases
surchargées de notes (n'est-ce pas Monsieur E.P. Jacobs...). Bref,
trois albums (un quatrième à paraître) que je ne peux que vous
recommander chaudement.
Olivier
L'Association en Égypte
de Golo, Baudoin, David B., J.C. Menu
Une petite note commence par
nous annoncer qu'il s'agissait au départ d'une commande passée à la
maison d'édition pour effectuer des reportages en BD sur l'Égypte
contemporaine : cela situe l'ouvrage, non un retour sur les époques
glorieuses mais une vision plus moderne d'un pays. Ouvrage en noir et
blanc comme la plupart des titres de L'Association, il ne s'agit pas
d'une BD d'aventures mais bien d'une forme de journalisme un peu
originale.
On démarre par Golo, qui lui habite au Caire, c'est dire
s'il connaît bien le pays. Durant une journée il se balade et nous
fait partager la vie de la cité : il ne cache pas les aspects négatifs
de la modernisation ni l'atmosphère poussiéreuse ou tonitruante, mais
c'est surtout sur les gens qu'il va porter son attention. Le Caire est
grouillante de vie et c'est avec tendresse qu'il porte nos regards sur
les multiples cafés ou petits commerces, sur les aspects pittoresques
de la ville, sur les différents acteurs s'activant pour en faire un
endroit où l'on aime bien traîner, passer du temps. On sent que
l'auteur aime sa ville et il réussit à nous transmettre ce qu'il
ressent. La mise en page s'offre des compositions chargées faisant
passer l'exubérance de la cité, et l'accent est mis sur les divers
personnages peuplant la ville, anonymes ou figurant un métier.
Les physionomies sont vivantes, souriantes et on ne se sent pas du tout
oppressé par leur nombre. Le trait est souple, les silhouettes tout en
courbes occupent une place importante permettant de rendre la vie
ambiante, on n'est pas dans la description chirurgicale ou figée. Les
paysages et décors décrits sont suggérés de la même manière, c'est la
perception générale qui compte et non les détails. On ressent bien
le plaisir que retire Golo de sa ville, rien qu'en déambulant.
Le changement de perception sera brutal avec Baudoin qui traite
d'Alexandrie. Pour le coup, sa vision est très sombre : il va se
balader également dans la ville et nous faire partager ses
dépressions, histoire de bien en rajouter. J'espère honnêtement pour
lui qu'il s'est forcé dans cet exercice, parce que s'il pense toujours
de cette manière, il doit être bien malheureux.
Déjà, l'opposition à
Golo est flagrante dans ses commentaires puisqu'il va aborder
l'hypocrisie des policiers à Orly, la circulation anarchique des
voitures, les bouteilles dans les filets de pêche, la saleté ambiante,
les hommes-grenouilles au niveau des égouts, les déchets et tessons de
bouteille sur la plage, les poubelles qui débordent, les klaxons, la
misère, les voiles, l'excision, son attente d'une explosion de
l'Etna... Le ton est grave et désespérant. Les seuls points positifs
qu'il trouve sont le fait d'avoir pu se balader dans une rue d'atelier
assez tôt pour qu'il n'y ait presque personne, et d'avoir assisté à
une préparation d'une pièce de théâtre. Les pièces de musée le
satisfont également. Mais à l'inverse de Golo, il ne va quasiment pas
dessiner de gens. Si le trait de Baudoin est quand même habile, on
regrette qu'il n'aborde que des paysages , que les personnes autres ne
forment qu'une foule à la vue désagréable, presque dérangeante (avec
des cases trop noires et chargées quand il y a du monde). De fait il
exaspère par sa vision pessimiste et son dénigrement systématique. La
forme est une succession de cartes postales et l'on s'écarte encore
plus de la bande dessinée que dans celle de Golo qui déjà juxtaposait
des images éparses (mais dans des cadres tout de même).
Siwa narrée par David B. permet de retrouver les gens, qui avaient déserté les
illustrations de Baudoin. On va même plus près que les figures de Golo
qui restaient anonymes. Ici on fait la connaissance de personnages
vivants, attachants. Ce n'est pas la grande ville et l'on s'attache
plutôt aux anecdotes, aux aspects mythologiques aussi, non sans
traiter d'aspects moins reluisants, tels que le voile. Le trait est
nettement plus délimité et net avec de nombreux à-plats noirs, ce qui
crée une coupure avec les deux précédentes bandes. Le ton général est
plus souriant mais il aurait été difficile de tomber dans une
neurasthénie plus grande que celle de Baudoin. Toujours est-il que
l'on s'amuse ici : le côté loupe et vie avec quelques habitants donne
la possibilité de mettre en scène des discussions ou des tranches
d'événements que David B. illustre de manière
humoristique. Contrairement à ses deux prédécesseurs dans l'ouvrage,
l'auteur n'a pas cherché à communiquer une ambiance et du coup le
choix d'une narration prend sens.
On finit l'ouvrage avec J.C. Menu à
Louxor, au moment des attentats contre les touristes. Autant dire que
l'angoisse est bien présente dans la petite communauté Française
d'égyptologues dans laquelle J.C. Menu et Zab se sont insérés. On
passera à côté des remarques désobligeantes sur les touristes.
Le choix fait ici est de traiter de ce malaise ambiant tout en insérant
des pointes humoristiques. La narration tourne également autour de
l'anecdote et l'on insiste beaucoup sur les physionomies, les
portraits. Mais le sujet évoque beaucoup plus les égyptologues, les
touristes, bref les étrangers et les rapports des
Égyptiens avec eux, que la vie des Égyptiens euxmêmes. Les cases sont
extrêmement chargées, notamment avec tous les dialogues et les pavés
narratifs : on a de la lecture au centimètre carré, là ! On aurait
souhaité quelque chose de plus aéré sans doute, mais une fois entré
dedans, ça passe plutôt pas mal. Le dessin est nettement plus
schématique que celui de David B. nettement délimité, et les cases
sont petites, histoire de refourguer encore plus de pavés de textes et
de dessins un peu étriqués. Au ton général de l'ouvrage, l'image
donnée de l'Égypte n'est pas vraiment idyllique, mais il faut
reconnaître le talent des auteurs, chacun dans un style différent. Il
s'agit d'une forme de journalisme et l'on ne peut s'attendre à un ton
publicitaire. Aussi l'entreprise a-t-elle son mérite. L'ensemble est
quand même hétérogène tant dans le ton que dans l'optique choisie, et
dans les moyens mis en oeuvre. L'intérêt de l'ouvrage réside aussi en
cela.
Maxime Isant
Egypte et (deux) mangas
Pour compléter ce dossier, je vais parler un peu de deux mangas qui ont un rapport avec l'Egypte. En effet si notre culture et notre histoire expliquent que l'on entretient avec l'Egypte une relation particulière, il intéressant de voir comment ce pays est vu dans la bande dessinée japonaise.
Yu-Gi-Oh (Kana editions)
Cette série plutôt orientée pour un public jeune (mais en lire un tome de temps en temps, ça permet de se laver la tête...) raconte les aventures de Yugi , qui au début de l'histoire complète un ancien puzzle égyptien offert par son grand-père. Il est alors possédé par un puissant esprit de l'antiquité qui forme avec lui un joueur imbattable. S'ensuivront diverses parties de tous genres de jeux où notre héros affrontera des adversaires toujours plus forts (je vous rappelle qu'on est dans un shonen manga 1) qui n'hésiteront pas à tricher ou à mettre les amis du héros en danger pour gagner.
Le rapport avec notre dossier est ici assez limité, l'Egypte
étant pour le mangaka un moyen d'exotisme facile.
Pour le lecteur
lambda elle se résume aux pyramides (voir le puzzle/pendentif du
héros), à la culture des jeux de l'esprit (par opposition à des jeux
plus barbares comme mettre des chrétiens avec un lion dans une arène
ou des gars en maillot avec une balle dans un stade...) et aux
malédictions et autres possessions par un esprit millénaire. Je n'ai
pas encore lu beaucoup de tomes mais en me promenant sur la toile j'ai
cru comprendre que d'autres personnages liés à l'Egypte apparaissent par la
suite...
La série se détache un peu du lot par son exotisme mais aussi
par l'idée de pouvoir jouer à tous types de jeux, ce qui offre des
possibilités scénaristiques infinies et qui devrait particulièrement
réjouir les geeks fans de jeux en tous genres dont au moins un membre
de la rédaction (son nom commence par «Ro» et finit par «nan»).
Jojo's Bizarre Adventure (J'ai lu manga)
Quel peut-être le lien entre
cette BD «ken-lesurvivantisante» et l'Egypte me direz-vous ? Dès les
premières images de cette série on voit des pyramides, mais en réalité
ce sont des pyramides aztèques où un mystérieux masque est
découvert. Ce masque a le pouvoir de stimuler le cerveau et de
transformer son possesseur en un monstre assoiffé de sang quasi
immortel (vampire vous avez dit vampire ? disons un variation assez
amusante du thème...).
A la fin du XIXème siècle, en Angleterre, Dio
revêt le masque et tue son père adoptif George Joestar. Jonathan
Joestar (JoJo) décide alors de traquer ce monstre qui est en train de
se créer une armée de zombies surpuissants. Après avoir maîtrisé la
technique respiratoire de l'onde, Jojo retrouve et terrasse son
ennemi, mais il disparaît aussi à l'issue du combat et laisse seule au
monde sa femme enceinte de leur enfant. Cinquante ans plus tard Joseph
Joestar (re-JoJo), le petit fils de Jonathan, découvre d'autres hommes
aux masques de pierres, qui seraient des formes de vie ultime pour qui
les simples humains ne sont que des vers de terre (vous ne voyez
toujours pas le rapport avec l'Egypte ? patience ça vient...). Ces
êtres maléfiques seront détruits uns à uns par la ruse et l'adresse de
Jojo après de terribles combats. Joseph devient roi de l'immobilier à
New York et peut couler des jours heureux. Et voilà, ça n'a aucun
rapport avec l'Egypte mais je suis content de pouvoir parler de cette
série vraiment captivante !
Sauf que cinquante ans plus tard, de nos
jours au Japon, Kûjô Jôtaro (encore un Jojo) se découvre un pouvoir
psychique appelé « stand ». Son grand-père Joseph (le Jojo de la deuxième époque)
lui apprend que
Dio a survécu grâce au corps de Jonathan et serait à l'origine de
l'apparition des stands.
Celui-ci est maintenant lié à la famille
Joestar et son influence est en train de tuer la mère de Kûjô. Jojo,
son grand père et d'autres manieurs de stands (chaque stand correspond
à une carte de tarot) vont donc se rendre en Egypte (ça y est on y
arrive !!) où se cache Dio. Mais de nombreux ennemis se dressent sur
la route. Et quel est donc le véritable pouvoir du stand de Dio «The
World» ?
L'auteur bien plus malin que ne le laisse présager le ton
bagarreur de la série a réservé à l'Egypte une place de choix : la
3ème époque de la série représente la majeure partie de la saga (tomes
12 à 28, à la base cette partie était prévue pour être la dernière,
d'ailleurs pour l'instant en France la série s'est arrêté là ; mais le
succès de la série est tel qu'elle a continué jusqu'à aujourd'hui au
delà du 70ème tome (quand même !) et raconte les aventures de la 6ème
génération). C'est l'occasion de raconter un périple digne des
aventures de Phileas Fogg, ce qui permet à l'auteur de promener son
lecteur à travers différents pays et de pouvoir faire partager sa
passion pour les voyages (Araki en profite pour nous apprendre tout un
tas de choses sur les cultures, les coutumes des pays visités). Après
leur épuisant voyage, nos héros arrivent en Egypte dans le tome 20 de
la série (l'affrontement avec Dio ne se conclura au Caire que dans le
28ème tome...), à ce moment là, les stands ont quasiment tous été
battus mais il serait trop simple de rapidement passer au combat
contre Dio. L'auteur se permet un détour scénaristique qui tiendra le
lecteur en haleine jusqu'à l'épuisement nerveux (rhaaa encore un mois
avant la suite !) et donne encore plus de force à l'affrontement tant
attendu...
En effet neuf terribles adversaires imprévus placés sous
les augures des « neuf dieux glorieux d'Egypte » se dressent entre nos
héros et le Caire. L'occasion pour l'auteur de nous faire participer à
une grande traversée d'Egypte au milieu de somptueux décors et dans
une atmosphère imprégnée de mythologie.
La grande originalité de cette série est de suivre les aventures d'une famille. Et quand, en plein milieu d'un tome, on voit le héros mourir (Jonathan), je peux dire que ça fait son petit effet ! De plus c'est une BD où l'on apprend tout un tas de détails sur le poker, les pays visités, l'histoire, les musiques préférées d'Araki (parmi les amis de Jojo, on notera le français Polnareff) et j'en passe... Apprendre en s'amusant ? Voilà donc un manga à valeur éducative qui me rappelle, toutes proportions gardées, le grand Osamu Tezuka qui non content de nous émouvoir et de nous emmener dans des univers fantastiques, en profitait pour éduquer son lecteur en lui faisant découvrir de façon pédagogique le monde du théatre dans Le « Ara aux 7 couleurs » (déjà 2 tomes traduits en français par Asuka éditions et à lire absolument) et bien d'autres choses (médecine...) avec toujours une joie de connaissance partagée et un profond humanisme. En définitive, Jojo's Bizarre Adventure est une très bonne BD qui nous fait visiter l'Egypte actuelle mieux qu'un guide touristique, tout en nous en nous replongeant dans la magie de l'ancienne Egypte.
Nono
1 shonen manga : manga pour garçon (par opposition à shojo) et donc parlant le plus souvent de sport (on prend un jeune héros un peu crétin mais très persévérant qui débute un sport et qui aidé de ses amis et de son coach affrontera des adversaires toujours plus forts afin de devenir le meilleur dans son domaine : le foot, mais aussi plus drôle, la pêche à la ligne ou la cuisine) ou de bagarre (on prend un jeune héros un peu crétin mais très persévérant qui aidé de ses amis et de son maître affrontera des adversaires toujours plus forts afin de sauver sa copine/le monde) sans vouloir caricaturer...