La mode dans les mangas

Tout d'abord félicitations aux jeunes mariés Christelle et Seb, qui sont en train de se la couler douce dans des îles tropicales en ce moment même... Au fait Seb je fais quoi du téléphone portable que t'as oublié chez moi y'a 3 semaines ???

La rubrique féminine (Onna no rubrique) (J'ai dit que je commençais le Japonais, j'suis pas encore au point !!!)

Je commence par finir... ma précédente rubrique ! J'avais dit que j'irais pour vous à la conférence sur le Yaoï (rappel : relations homosexuelles) à Japan expo, donc j'y suis allée avec une petite avance (à peu près deux heures) algesiras mais c'était sans compter avec la queue (ça avait l'air long, mais correct, sauf que ca continuait encore à l'intérieur... mais c'est quoi ces gens qui bossent pas le vendredi ?!?). Donc je ne suis arrivée que pour la fin... Et là, surprise, c'était une dessinatrice franco belge, Algésiras, qui parlait de faire évoluer la relation entre ses deux persos masculins, dans sa série Candélabres... Bientôt du Yaoï dans les franco-belges ??? Mais bon c'est pas le sujet principal de la BD, et ca semble plutôt pas mal comme scénar... L'air de rien je suis capable de parler de BD de chez nous !! Youpi ^_^ !

Sinon rien de bien intéressant à vous dire, vu que je ne suis arrivée qu'à la fin de la conf. La prochaine fois je saurai !! J'irai avec trois heures d'avance !!! Si vous voulez vraiment tout savoir, j'avoue, j'ai pas réussi à dépasser le premier tiers de Yami no matsuei de Matsushita Yoko en Japonais... A cette vitesse j'en ai pour un an à chaque tome !!! J'en lirai encore à la retraite, c'est cool, non (en plus si je perds patience je peux toujours essayer de récupérer l'anime !!) ?

J'ai trouvé un manga Yaoï traduit en Français (NB : autre que Zetsuaï ) ,c'est New York New York de Ragawa Marimo. New York, New York J'en suis au tome 2 et c'est très m i g n o n e t parfois à pleurer (si si ! enfin presque !)... Kain Walker (brun) est flic, il rencontre Mel Frederics (blond) dans un bar et c'est le coup de foudre... Histoire en 4 tomes, pas de quoi se ruiner (je dis ça à chaque fois, même pour les 25 tomes de GTO). En plus y sont pas trop efféminés (bon ok le blond un peu...), ça se passe aux States, et ils doivent affronter leurs propres peurs, l'attitude des autres, leur passé (surtout Mel le blond, je crois qu'il a vécu tout ce qui se fait de pire), la famille, etc. Kain Mel Et pis à la fin du tome 2, Mel disparaît alors qu'il viennent de se marier dans une église pour Gays !!! RRAAaaahhh ! Malédiction ! (décodez : je suis en plein dedans !). Je rajoute une petite note, après avoir tout lu : en fait c'est surtout le premier tome qui est bien (à mon goût), ensuite ça devient de moins en moins crédible au fil des pages. Mais bon Kain est vraiment beau... huhu.

Entrons dans le vif du sujet : et comme les études sont en train de me formater l'esprit pour essayer de le faire rentrer dans la forme cubique du concours, je vais cubifier ma présentation en intro/ 3 parties/conclusion. Tout à fait académique!

J'ai choisi de parler de mode... Parce que je représente la féminité dans cette rédaction principalement constituée de gros bourrins machos ! na !

Le Manga en tant qu'outil d'étude sociologique de l'implication de la société japonaise dans la mode vestimentaire

Nana La jeune femme française moderne qui se questionne existentiellement sur ses homologues du Soleil Levant a de quoi être désorientée : alors quoi ? S'habillent-t-elles en kimono ? Portent-elles toutes un sac Vuitton ? Ont-elles des baguettes dans les cheveux pour pouvoir manger dans n'importe quelle situation ? Ou sont-elles toutes habillées en rose bonbon avec un sceptre ailé ? Ou en uniforme mini jupe bleu et gris avec petite culotte blanche ?

Dans l'optique de combler les angoisses de cette jeune femme, je proposerai l'utilisation du Manga : ce média consiste en des dessins assez simples mais soignés et précis, agrémentés de dialogues et parfois même d'un scénario. Ma problématique sera de savoir si un manga peut dépeindre, au moins en partie, les habitudes vestimentaires des Japonaises (mais aussi des Japonais, à ne pas négliger ! ) en m'appuyant sur un exemple concret. les deux Nana Dans une première partie, je m'attacherai à présenter quelques styles vestimentaires à l'aide du manga Nana de Ai Yazawa et de documentations plus générales issues de la webtoile et de mes expériences personnelles. Je nuancerai ensuite la vision donnée dans Nana et discuterai de la vision japonaise de la mode. Enfin, j'essaierai de décrire la mode japonaise de façon plus intégrée dans son histoire.

Nanas et styles vestimentaires

Je vais présenter les deux Nana en suivant l'ordre de Ai Yazawa Nana (Hachiko) dans le tome 1, mais je parlerai de personnages qu'on ne rencontre que dans les suivants aussi...Tome 1 : l'histoire commence avec Nana Komatsu (qui sera souvent appelée Hachiko, car hachi signifie 8 en japonais, alors que nana signifie 7, et pour éviter toute confusion). Elle est au lycée. Dès le début on voit la fin de son histoire avec un mec plus âgé... Donc cette Nana est plutôt fleur bleue, à première vue un peu superficielle.

Le premier style est donc le style uniforme de lycée (avec des jupes plus courtes que dans la vraie vie !). Elles portent des loose socks, grosses chaussettes blanches retombant sur les pieds (ca fait joli en manga mais en vrai c'est assez laid, c'est des chaussettes de sport boudinées... j'ai été très déçue quand j'en ai vu en vrai). les deux nana On voit à droite Hachiko, et à gauche Junko. Il s'agit du style Kogaru (Ko = fille et garu = transcription japonaise de girl ): le but est d'avoir l'air le plus jeune possible. D'où l'emploi de l'uniforme de lycéenne (oui en fait c'est pas que les lycéennes qui le portent !!!, mais c'est pas obligatoire non plus, on peut mettre d'autres styles de petites jupes), de chaussures à semelles compensées et d ' a c c e s s o i r e s Kawaï...

NB : les Kogaru sont souvent associées - un peu abusivement - à l'enjokôsai (« échange de bons procédés » ou « contribution à la société »), c'est-à-dire la prostitution de lycéennes à des salary men, pour des soirées en karaoké ou love hotel. Les deux phénomènes se sont en effet développés au même moment, et correspondent au même style vestimentaire. Nono nous signale d'ailleurs un « très bon film (sic) qui passait cette annee à l'Etrange Festival », Bounce Kogals...

Kesako ? Kawaï signifie mignon, et c'est pas forcément beau. Ca peut être des petites fleurs très colorés, des persos de type Hello Kitty (j'adore Hello Kitty)... Très souvent ces Kogaru ont les cheveux plus ou moins décolorés, par mèches ou totalement. Dans le cas de Hachiko, les cheveux dont décolorés pour une couleur auburn.

Jun Sa copine, Jun(ko), qui au début a de long cheveux noirs et raides (voir plus haut), se les fait friser juste à la sortie du lycée et comme, paraît-il, elle est un peu mate (c'est ce qu'ils disent, dans le manga ça se voit pas !), ca fait presque africain, disons métisse (bizarre, pour une Japonaise ??). Elle sort avec Kyôsuke, qui a des rastas (bizarre, pour un Japonais ??).

Bizarre? Pas tant que ça : c'est la mode « afro sexy »... Tout ca n'est pas gratuit puisqu'il faut débourser environ 300 euros pour une coupe afuro (prononciation japonaise encore une fois).

Un autre style très particulier est porté par la petite soeur de Hachiko, Nami. On la croise assez peu dans les épisodes mais le style qu'elle incarne est vraiment TRES connu : c'est le style Ganguro (= visage noir... Jun à un moment est accusée d'en être une !), ou Garu... Elles sont très bronzées (aux UV, ça promet pour leur descendance et leur espérance de vie...).

Elles ont en général un maquillage très clair (blanc sur les yeux, etc.) nami ce qui, avec le bronzage, crée un effet assez original... Pas naturel du tout ! Mais j'avoue que j'aime assez... Tant que ça n'est pas trop exagéré bien sur...

Deuxième partie du tome 1, on rencontre la deuxième Nana, Nana Ôsaki. Elle vit dans un monde de musique, son groupe s'appelle Blast (abréviation de Black Stones), Osaki et a un look plus trash, un peu Gothic Lolita. Elle s'habille Vivienne Westwood (les bijoux aussi), écoute Sid Vicious, etc.

J'ai parlé du style Gothic Lolita... Mais kess ? On en rencontre à Tokyo dans le quartier de Harajuku. Il s'agit de gothic mais inspiré aussi des princesses de type Sissi (apparemment ça n'est pas paradoxal pour les Japonais). Osaki Elles portent parfois des anglaises blondes. L'exemple type en est Misato, une fan de Nana et du groupe Blast.

Ses copains, (elle connaît que des mecs !!! en plus y sont tous beaux ! Je veux être à la place de Hachiko ! Moi aussi j'ai des mèches décolorées et si je veux je peux m'habiller comme elle ! á_à ) bref ses copains disais- je, ont aussi un look trash.

L'occasion pour moi de faire un aparté sur les mecs... Ici nettement tous particuliers : un chauve (Yasu, avocat), un avec des piercings et cheveux clairs (Nobuo), et Ren c'est le copain de Nana, mais ils se quittent parce qu'il part à la fin du tome 1 dans un nouveau groupe. Plus tard, Shin prendra la place de Ren dans Blast. L'autre groupe s'appelle Trapnest et a pour chanteuse

Reira et comme musiciens notamment Takumi. groupe Bref, tous hyper bizarres (en même temps c'est des artistes, hein, donc c'est normal !!! Et puis ils sont si beaux qu'on leur pardonne tout... J'ai l'impression de parler comme Hachiko ?).

Eh bien, on a vu pas mal de styles l'air de rien !! C'est efficace, Nana ! En plus c'est très bien fait, il y a un lexique à la fin pour expliquer les termes spécifiques à la culture Japonaise. C'est une bonne initiation qui permet d'aller en savoir plus sur internet (merci google !). Vraiment je le conseille à toutes... et à tous, puisque mon copain lit ca avec bonheur lui aussi !!!Pose pub terminée...

Le manga Nana représente-t-il la mode japonaise ?

En réalité, vous vous doutez que toutes les Japonaises ne sont pas à ce point excentriques. Mais, il est vrai que nombre d'entre elles ont les cheveux éclaircis, qu'elles sont toutes très bien coiffées, très attentives à leur aspect... et pleines de marques (oui, le sac Vuitton, y'en a beaucoup dans les rues avec). Et que nombreuses ont des accessoires Kawaï, oh là oui ca c'est vrai !!!!

D'ailleurs, les deux nana ne sont pas toujours habillées de leurs vêtements les plus originaux, et je pense qu'au final c'est assez proche d'une certaine tranche de la jeune population japonaise.

Voila le genre de personnages que l'on croise habituellement dans les rues branchées de Tokyo (ici à Shibuya). photo Shibuya

Pas si différent de chez nous au final. Quelques particularités pour des modes particulières. Peut être un plus grand besoin de se particulariser, mais c'est pas sûr, il est très difficile de comparer. Les modes changent très rapidement : les loose socks sont déjà un peu démodées par exemple. Bref la mode au Japon, ça décoiffe (dans tous les sens du terme) !!!

Bon. Je suis loin d'être vraiment au point sur la mode japonaise, et donc je ne vais pas pouvoir tenir ma promesse de parties équilibrées, celle-ci va etre tout petite... gomen nasaaaïï >_< !!!D'autre part Nana n'est pas le seul manga à montrer des facettes de la mode japonaise. Dans un genre très différent, il s'agit des modes de voyous : bosozoku bosozoku (voyous à moto) et yankees (voyous). Dans GTO, on peut voir ces bosozoku. Mais c'est déjà vieux comme mode là bas !!! A gauche un vrai, à droite Onizuka dans GTO...

A savoir tout de même que les modes Kogaru et Ganguro sont apparues à peu près au même moment (98-99). Les styles Kogaru et Ganguro sont apparemment à l'origine calqués sur une star de 17 ans, Namie Amuro, vers 1996 (si j'en crois mes sources du net, pas le temps de faire plus de recherches...). Elle portait des semelles compensées, était bronzée et a lancé le style tropical.

En vrai, les gothic lolitas existent bien sur, mais surtout à Harajuku, et on ne rencontre pas toujours le plus pur style... C'est finalement pas très très courant. La mode est peut etre déjà passée ? Harakuju

Il s'agit le plus souvent d'habits noir avec dentelles blanches ou noires, des lacets, du métal, mais en même temps ça reste assez fragile, y font pas peur. Au contraire moi je trouve ça hyper joli (enfin pas toujours, c'est comme tout) et dans les magasins à Harajuku, on voit vraiment des trucs sympas. Dommage que ce soit si cher... et que je n'ose pas porter ce genre de trucs !!!

Et les amazones ? Ce sont des filles (encore ?!?) avec jupes zébrées, manteau long, répertoire de téléphone portable blindé. Cette mode est plus récente que les précédentes. Tout comme celle des nama ashi (jambes nues), sans bas, sans bronzage, teint blanc. Bref, difficile d'être à la mode, elle change tellement vite !!! C'est dur de suivre (surtout quand les mangas sortent en France avec un tel décalage.). Je suis déjà has been avec mon article !!! Oouiiinn !!!!

Bref, les jeunes Japonaises brûlent la mode par les deux bouts, sans être atteintes par la morosité de la récession. Et les Japonais ??? Ben je crois qu'ils font ce qu'ils peuvent pour suivre... Y'a pas mal de victimes masculines de la mode, mais je crois que c'est moins répandu que chez les jeunes filles.

Et à propos des vêtements traditionnels ?

kimono Eh bien, pendant quelques pages bonus à la fin de chaque tome de Nana, Junko tient un snack, et est habillée en Kimono (décidément Nana c'est génial !!!). Eh oui en France nous ne sortons jupons et cerceaux sous les jupes que pour les mariages. Au Japon les kimonos sont sortis pour les grandes et moyennes occasions. kimono La contemplation des cerisiers en fleurs en avril donne lieu à la sortie des kimonos. Les femmes sont prises en photos par leurs maris (et par les touristes... huhu).

A l'époque où le Kimono était de rigueur, le comble de la distinction était d'avoir des tobi absolument impeccables (les chaussettes blanches qui se mettent sur les sandales ou socques en bois, et que les femmes changeaient discrètement plusieurs fois par jour).Dans les hôtels et auberges sont proposés les yukatas, sortes de petits kimonos légers, pour l'intérieur et pour dormir (en général blanc et bleu). Au Japon le respect des traditions est bien ancré dans les esprits. Même les jeunes à mode vestimentaire bizarre vont prier dans les temples.

Les uniformes sont présents aux différentes étapes de la vie des japonais : uniforme d'écoliers, puis costume d'homme d'affaire ou bleu de travail, ou blouse, etc. Les modes extrêmement originales sont donc probablement une façon de s'affirmer en tant que personne unitaire, en dehors de la conformité au groupe, pour certains, ou au contraire la formation de groupes différents.

Conclusion

Oui bon tout d'abord mille excuses pour ne pas avoir rempli le contrat que j'avais proposé au début de l'article... ma dernière partie est particulièrement ridicule... Mais ça n'est pas plus mal : vous avez désormais une envie frénétique d'en savoir plus.

NDLR : il paraît que l'on peut aussi rencontrer au Japon des tenues assez affriolantes, comme celle ci- dessous (notez les grosses chaussettes boudinées...). Certains gros bourrins machos de la rédaction auraient aimé avoir plus de détails... gros bourrin macho

Pour cela, eh bien au cours de mes pérégrinations toilesques je suis tombée sur pas mal de pubs et critiques sur Kogaru, un magazine (et si vous avez bien suivi l'article vous devez pouvoir dire pourquoi il s'appelle comme ça et pourquoi je suis tombée dessus en faisant mes recherches) et ça parle des phénomènes de mode au Japon (musique J-pop, mode, manga, anime...). Bref, j'en ai lu de bonnes critiques (mais je ne l'ai pas lu moi-même !). Décidément je ne mérite pas de faire partie de la rédaction de ce journal mais la bonté du grand Nono est sans limites...

Je vous conseille également un petit détour sur www.nihon.fr.st rubrique jeunesse, c'est enrichissant sur un tas de trucs sur la jeunesse japonaise. Très varié ! Et vous pouvez bien sûr aller dans les autres rubriques de ce site des amis du Japon (nihon no tomodachi).

bulle Plop