
Notre équipe se scinde d'emblée, groupe 1: direction les dédicaces (eux, c'est pas mal, on ne risque pas de les perdre, 2h30 plus tard ils seront toujours dans la même file, un mètre peut être plus près de la table des dédicaces, à condition bien sûr que devant eux ne se trouve pas un passionné qui ait demandé au dessinateur de lui faire, en couleur, un combat de cavaliers en pleine campagne avec des canons et une jolie fille au loin s'éloignant avec un air rêveur en pensant à son amour perdu à tout jamais) ; groupe 2, ce sont les autres qui ont cru un jour (mais l'ont il vraiment cru?) qu'au Festival International de la BD, on parlerait de la BD ; qu'ils pourraient y apprendre les techniques de création, y verraient des originaux, bref, les naïfs.
Ceux là, plus difficile de les repérer, ils vont passer le week-end à courir toutes les rues de la vieille ville pour y chercher leur bonheur. Bienheureux, celui qui, dans les quatre ou cinq bacs qui traînent de ci de là à travers la ville, trouvera une BD convoitée, un exemplaire rare ou une revue longtemps recherchée.
Non, ceux là, vont essayer de comprendre l'exposition sur la BD coréenne (sic), ils vont même croire qu'ils y trouveront des choses intéressantes :


Bref, Angoulême c'est tout ça. C'est aussi la choucroute que nous avons prise tous ensembles après avoir passé toute la journée debout. C'est encore le Formule 1, le plus cher et le plus inconfortable que Dieu ait fait sur cette terre. C'est beaucoup d'argent dépensé, ce sont des épaules broyées à force d'avoir porté des dizaines de kg de BD tout le week-end, ce sont (pour certains, pas nous : nous sommes des professionnels avec accréditations) des heures d'attente pour avoir l'honneur de pouvoir acheter son billet d'entrée qui permettra d'accéder aux stands de vente des éditeurs. Angoulême, c'est donc tout cela et beaucoup encore. Alors, me demanderez vous, pourquoi y aller ?
Alors peut être que l'explication est dans le petit Prince : la BD « c'est utile, parce que c'est beau ».
Dr.
Doug