Dossier Spécial Angoulême 2003

Près des bulles de dédicaces (mais encore trop loin pour certains fanatiques de la dédicace qui sont restés sur le Champ de Mars durant tout le festival) se tenait une expo sur la BD coréenne, encore méconnue en France et qui est pourtant en plein boum dans son pays. A l'heure actuelle un seul auteur de BD coréen a été traduit en Français : Hyun Se Lee, auteur de Angel Dick, un polar vraiment très bien fait et riche scénaristiquement, et d'Armagedon, une série d'anticipation apocalyptique. Ces deux séries ont été publiées chez Kana (Dargaud) il y a maintenant plus de quatre ans et étaient " noyées " au milieu de la collection de mangas japonais.

Concernant l'expo proprement dite, sans vouloir être caricatural, il y a quand même une forte ressemblance avec les mangas japonais : les dessins noirs et blancs, le style assez énergique, le format des parutions (plus proches de magazines que d'albums) ou même le public touché, beaucoup plus important qu'en France. En 2001, les BD représentaient 26% de l'ensemble des publications en Corée, ce qui est pas mal...

Cependant l'exposition laissait une grande place à des auteurs plus intimistes, plus proches du quotidien, et à des humoristes finalement plus proches d'un style européen (avec un humour pipi-caca-popo un peu plus accentué). Je me méfie tout de même un peu de ces expositions sur la production d'un pays, ayant déjà vu des expos sur les comics américains ou les mangas qui donnaient une image très déformée de la production locale, oubliant les séries et les auteurs les plus populaires, mais étant axés plutôt sur quelques cas particuliers souvent plus " intellectualisants ". La BD coréenne est en tout cas très développée et variée, elle est plus conçue pour la consommation courante et donc plus proche du quotidien des lecteurs. Il y a aussi tout un développement de BD via les nouveaux médias ­ Internet ou même le téléphone mobile ­ des plus drôle et original.

Nono