Je voulais proposer un dossier original (l'est-t-il vraiment...) consacré au
talent d'un auteur particulier concernant la partie des BD que je préfère : les
femmes!!! C'est une analyse (très) personnelle alors n'allez pas trop chercher
la psychologie des personnages ou bien le sens super artistique de ma verve
mais admirez plutôt toutes ces belles créatures. Et n'en déplaise à Plop, il
reste à mon avis suffisamment de place dans ce fanzine pour quelques unes de
ces superbes femmes dont l'univers BD nous régale!
J'ai une tendresse toute particulière pour le dessinateur Didier Crisse. En
effet, il est le premier auteur d'heroic fantasy que j'ai connu et que j'ai lu,
c'était pour sa série L'Epée de Cristal. En fait notre rencontre a été tout à
fait fortuite puisque j'ai trouvé l'album Le parfum des grinches au fond d'un
coffre à livre, dans le vrac d'un déballage de grenier à Toulouse, place St
Michel (quelle hérésie!!) à 20 francs...

20 francs pour une BD dont je ne connaissait même pas l'auteur! Ce qui m'a
décidé à acheter cet album, en fin de compte, c'est la richesse des dessins que
j'ai trouvé à l'intérieur. Des décors magnifiques, des couleurs éclatantes, un
dessin riche et fouillé, malgré un style très particulier, tout me poussait à
le lire. Tout, et plus particulièrement Zorya, la belle héroïne de la saga!
J`avoue que ses formes avantageuses et son costume tigré m'ont particulièrement
incité à garder cet album, et pire, ont contribués à rechercher les autres
albums de la série. Pour la petite histoire, c'est cet album qui a entamé ma
quête, sans cesse insatisfaite, de bandes dessinées. J'ai bien entendu complété
cette série depuis longtemps maintenant. Et heureusement pour nous
(malheureusement diront certains... ), Crisse est plutôt du genre actif en
matière de BD, on y reviendra.
Crisse est avant tout dessinateur. Après s'être essayé quelques temps au
dessin réaliste (j'ai entendu parler de deux albums vites oubliés, Les ombres
du passé et L'ombre des damnés ), il s'est vite rendu compte que ça ne collait
pas. Son style actuel est très reconnaissable, plutôt semi réaliste, mais
toujours très beau et très bien rendu. Ce style de dessin s'applique bien
évidemment surtout à ses personnages.
Et dans ce domaine, Crisse laisse libre cours à son imagination. Il a bien vite
réalisé (et moi aussi...) que ce qu'il dessinait le mieux, et ce qui plaisait
le mieux aussi, c'était ses personnages féminins. Comment résister d'ailleurs?
Il en a très vite fait son fond de commerce, si je puis dire. Ainsi les
personnages de ses séries sont bien souvent féminins, comme nous allons le voir
par la suite.
La première série qu'il scénarise et met en image en 1985 s'appelle Nahomi;
cette série comporte trois albums, recueils de petites histoires, et met en
scène les aventures d'une jeune fille dans un univers magique. Le dessin ne
semble pas aussi stylisé et affiné que dans les séries qui suivront même si on
reconnaît le trait de l'auteur.
Mais c'est en 1989 que Crisse entrera définitivement dans l'univers heroic
fantasy en donnant vie à Zorya, l'héroïne de L'Epée de Cristal.

C'est également grâce à cette série qu'il s'est imposé comme l'un des
dessinateurs de référence en matière de fantasy. Le très riche scénario de
Goupil lui a permis de développer complètement l'univers complexe où évoluent
les personnages ; et malgré un scénario du type « la gentille héroïne super
bonne qui va se battre contre le mal absolu, le Néant, pour sauver le monde
entier », on a droit à une saga beaucoup plus travaillée et étonnante qu'on ne
l'imagine en premier lieu. Je pense que le dessin de Crisse a contribué
énormément au succès de la série (quasiment 100 000 albums vendus par tome).
Mais concentrons nous sur Zorya, l'héroïne principale de la saga. D'un aspect
tout à fait humain (ce qui n'est pas le cas de toutes les héroïnes de Crisse),
elle est à la fois belle et courageuse. On a plaisir à suivre ses formes
avantageuses sous son costume zébré hyper moulant (j'adooore!), ses jambes
interminables et sa longue chevelure blanche.

Les p'tites femmes de Crisse ont souvent ces caractéristiques en commun : une
très longue chevelure (élément très important des dessins de Crisse), de grands
yeux (souvent clairs, bleus ou verts) un peu naïfs, toujours très expressifs et
dans lesquels on irait bien se noyer, des lèvres pulpeuses, des seins souvent
assez
gros jolis et serrés,
ce qui offre quelques joyeux décolletés, une taille très fine (pour aller avec
les gros seins) et de très longues jambes qui se terminent bien souvent par des
talons aiguilles. Son style semi réaliste lui permet souvent quelques excès
dans les proportions qui ne sont pas forcement pour me déplaire.
En ce qui concerne Zorya, il fait noter que ses seins ne sont pas trop
disproportionnés, mais rassurez vous, on se rattrape sur certains autres
personnages féminins de la série...
Autre particularité intéressante, les chaussures de Zorya (de type talon
aiguille 20 cm, bien évidemment) sont directement intégrées à son collant. Cela
accentue le coté sexy, mais pourrait se révéler inconfortable dans certaines
situation, me direz vous. Eh bien pas du tout, elle a l'air d'être aussi à
l'aise dans ses talons aiguilles que vous dans vos chaussons. Alors les filles,
arrêtez de nous dire que vous avez mal au pied, d'accord ? Ca n'a pas l'air de
déranger Zorya outre mesure, malgré toutes les acrobaties qu'elle devra faire
pour sauver le monde!! Ah, c'est beau, la BD... Bref, on s'attache à cette
sauvageonne sexy en collant qui parcours le monde pour accomplir sa quête.
Le scénario, l'univers et les personnages de L'Epée de Cristal sont très
riches et ont notamment donné naissance à une mini-série dérivée : Lorette et
Harpie en 1993 et 1994.

Directement sortie de l'univers de Zorya, on retrouve dans ces albums deux
sorcières atypiques et rigolotes. Lorette rêve de retrouver grâce à sa magie la
jeunesse et la beauté éternelle, et ne rêve que d'amour et de romantisme (de
sexe?) avec un prince charmant. Sa soeur Harpie, aussi vilaine que méchante,
est beaucoup plus méfiante et ne pense qu'à ridiculiser sa soeur. Ces sorcières
ne sont pas vraiment des modèles de bombes sexuelles! On est loin des
stéréotypes qu'on a vus précédemment, sauf, car il y a bien évidemment un sauf
(sinon Crisse ne serait plus Crisse), sauf donc lorsque Lorette se transforme
en jeune jouvencelle assoiffée d'amour. Et là ça tape! Elle se métamorphose en
une magnifique blonde habillée de rouge, à la chevelure flamboyante et au corps
de rêve bien souvent peu couvert, pour notre bonheur. Sa poitrine généreuse et
ses jambes interminables affolent bien des princes charmants, mais cette
transformation n'est malheureusement que temporaire, et Lorette se retrouve
toujours au final avec ses frusques et sa laideur de sorcière. Crisse à donc
imaginé dans ces deux albums une série de gags mettant en jeu les deux
sorcières qui lui permet de mettre en images toutes les situations qu'il veut,
pour le plus grand bonheur de ses lecteurs!
Pendant cette période, il réalise aussi plusieurs albums et illustration,
notamment avec deux albums de la collection « Contes pour enfant » mais que
nous n'aborderons pas ici car les pin-up à gros seins sont rarement présentes
dans les oeuvres enfantines. En revanche, on peux parler de l'album Cosmos
Milady.

C'est un one shot parut en 1993, dont l'héroïne possède toutes les
caractéristiques d'une bombe sexuelle « made in Crisse » et que l'on retrouve
dans la majorité des héroïnes de ses séries. Ainsi on peut noter une paire de
seins conséquente, des lèvres pulpeuse et un cul.... Ah son cul!!! Sans compter
que l'ami Crisse ne se gène pas pour dénuder plus ou moins ses héroïnes en
fonction des scénars. A mon grand désespoir, cet album n'est plus édité, et
semble introuvable (sniff!) Alors je me permet de lancer un appel solennel à
tous les lecteurs de notre fanzine (et je sais qu'ils sont de plus en plus
nombreux au fil des mois et des numéros), si quelqu'un trouve cet album, qu'il
me contacte expressément. Bref, fin de la parenthèse. Comme je ne l'ai pas lu,
je ne m'étendrait pas sur cet album ni sur sa toute sexy héroïne. Mais comme
y'en a plein d'autres, c'est pas très grave.
En 1995, Crisse scénarise et met en image l'album Perdita Queen : Griffin
Dark. C'est le premier album de la série des Griffin Dark dont le deuxième opus
L'alliance, sorti en 1997, n'est plus dessiné par lui, mais juste scénarisé
(dessins de Stanley).
Avec cette collection, Crisse quitte pour un temps l'heroic fantasy pour faire
un thriller fantastico-psychlogique dans un style très « Stephen King ». Ceci
dit, l'ambiance est très bien rendue et l'intrigue du tueur de Salem est
prenante. Crisse restant fidèle à lui même, on retrouve dans cet album, non pas
une, mais deux héroïnes, une brune (Perdita Queen) et une blonde (Meghan),
comme ça pas de jaloux! L'ambiance contemporaine est mêlée aux événements
historiques de Salem trois cents ans auparavant, ce qui contribue au mystère de
la série. Et bien que l'univers soit radicalement différent, Crisse nous sert
encore ici deux magnifiques héroïnes aux formes généreusement dessinées...

Et bien que les artifices de séduction du monde contemporain soient
radicalement différents de ceux de l'heroic fantasy, Crisse alimente nos
fantasmes à coup de nuisettes transparentes et de peignoirs entrouverts...
Personnellement, je regrette qu'il n'ait pas dessiné également le second opus :
même si l'époque et les personnages ont changé (nous nous retrouvons en 2057),
il manque le trait de Crisse pour redonner à la BD l'ampleur et le mystère du
premier tome.
En matière de femmes, Crisse sait que ses dessins plaisent à son public. On
retrouve ses illustrations dans chaque album sorti de la série
Les filles de Soleil, ainsi que dans un très bel art book uniquement consacré à
ses égéries, et baptisé Erotic Fantasy (sorti en 1996).
L'année 1997 marque un tournant important pour Crisse : il décide de
s'attaquer au futur en créant un space opéra majestueux , Kookaburra, qu'il
dessine et scénarise. L'histoire de ces cinq enfants extraordinaires aux
pouvoir immenses lui permet de créer autant de mondes qu'il le souhaite. Et
dans les trois tomes déjà parus, on rencontre une grande diversité de peuples
différents. Inspiré par les grands films de science fiction comme Star Wars, il
nous livre un dessin majestueux, impressionnant. Les personnages féminins sont
de nouveau au centre de son récit pour notre plus grand plaisir. Une légère
variation pourtant puisque Crisse s'attaque aux représentantes de plusieurs
race en même temps:

on retrouve ainsi Taman Khâ du peuple amazone, La Reine du peuple de Callystès,
les sorcière Wombats (mais coté pin-up, on repassera pour celles là, Crisse
dessine ses sorcières assez laides généralement!!), le capitaine Brigit Nielson
(humaine celle là, sans aucun doute possible) ou encore Lyl'l et la Mater
Semperer de la planète Isis. Le style des personnages varie d'une race à
l'autre malgré certaines caractéristiques communes définitivement féminines.
Kookaburra connaît un grand succès, et malgré cela, le dernier tome paru date
de 1998... Date à laquelle Crisse a voulu se consacrer à un autre grand projet,
Atalante, mais nous y reviendrons.
Une série parallèle a également vu le jour, Kookaburra universe, dont le
premier tome est dessiné par Mitric sur un scénario de Crisse (NDLR : vous
pouvez d'ailleurs trouver
nos avis critiques sur cet
album dans ces pages). Le même Mitric devrait prendre prochainement la suite du
space opéra de Crisse pour dessiner les prochains numéros.
Je ne peux pas m'empêcher d'ouvrir une petite parenthèse dirigée à
l'encontre de Crisse lui même. En quelques années, il s'est affirmé comme un
dessinateur extrêmement talentueux et inventif, et a régalé par ses récits de
très nombreux lecteurs. Mais tout de même en tant que « fan » de Crisse (si,
si, je le revendique, n'en déplaise à certains) je ne peux que regretter un
certain nombre de points :

tout d'abord, pour rebondir sur Kookaburra, pourquoi passer la main alors que
tout le monde attends la suite? Je n'ai rien contre Mitric, mais le dessinateur
d'une série est en grande partie responsable de l'ambiance générale qu'il
génère! Je souhaite que ce choix n'affecte pas la qualité si prometteuse de
cette BD. De plus le choix de réaliser en priorité Atalante aurait très bien pu
être un peu tempérée pour mener de front les deux séries en alternance. C'est
un peu dommage je trouve... Sans compter que depuis quelques temps Crisse
scénarise un nombre de plus en plus important de BD publiées chez Soleil
(concurrence à Arleston ou quoi??) Certains diront au détriment de la qualité.

Je n'irai pas jusque là car je trouve les albums Private Ghost ou Luuna assez
bons, et qu'il était temps d'envisager la fin du très bon cycle des Petits
d'homme . Une remarque cependant, je reste quand même plus fan du trait de
crayon de Crisse que de ses scénars, aussi bons soient-ils. Enfin, une critique
qui se retrouve de plus en plus : Crisse se serait-il éloigné de son public,
trop occupé à faire de la BD commerciale et à se faire cirer les pompes par les
gens de chez Soleil? La question n'est pas de moi et les contacts que j'ai pu
avoir avec Crisse lors de festivals de BD n'ont pas été désagréables. Une chose
cependant, je regrette sa façon d'être dans les festivals BD, un peu trop «
mondain » et pas assez présent.

Monsieur Crisse, tous ces gens qui attendent pendant plusieurs heures pour
avoir une dédicace de toi ont le droit à un peu de considération de ta part ;
il n'est pas normal que tu arrives quatre heures APRES l'heure annoncée de ta
venue (ou sinon vaut mieux pas venir). De plus, une dédicace, c'est personnel :
la même à tout le monde en 45 sec chrono permet de contenter le plus de monde
possible, c'est vrai, mais ça reste quand même assez impersonnel. Et puis côté
dialogue, en 45 secondes (je précise que c'est du vécu pour qu'on ne me dise
pas que je fabule)...
Bien, il est temps de refermer la parenthèse! Retournons aux créations
fantasmatiques de Crisse avec sa série du moment (tome 1 en 2000) :
Atalante.
Crisse nous offre là une version revue et corrigée de la légende de Jason et la
toison d'or sur fond de mythologie grec et avec comme personnage principal,
devinez qui, Atalante! Elle est sa pin-up ultime, belle et pulpeuse,
intelligente, courageuse et déterminée, avec un caractère à faire fuir
n'importe quel prétendant (juste pour nous quoi). Et encore une fois, Crisse ne
nous laisse pas sur notre faim : rien que pour la beauté d'Atalante, la BD vaut
le coup.
Elle a tous les atouts dont nous avons déjà parlé sur le plan physique : une
grande chevelure blonde, des grands yeux bleus, une belle poitrine
généreusement offerte à notre vue par une tenue plus que légère, (mais sinon
elle risquerait d'être moins à l'aise, vous comprenez), et le pagne qui couvre
son postérieur a toutes les raisons de s'envoler au moindre mouvement.
On retourne ici dans un univers très riche, laissé au soin de l'imagination
florissante de Crisse, qui mélange allègrement les comptes et légendes de la
mythologie ; ainsi centaures, nymphes, faunes et amazones côtoient la belle
Atalante ainsi que les personnages les plus célèbres de la mythologie (les
dieux anciens, Héraclès, etc.).
Encore une fois cette série est une vraie réussite en terme de dessins et de
paysages. En terme de présence féminine aussi puisque, outre Atalante, on
croise quelques pulpeuses amazones, ainsi que des déesses pour lesquelles le
terme beauté prend tout son sens ; ainsi Hécate, Artémis la chasseresse, Héra
la jalouse, et Aphrodite, déesse de l'amour se retrouvent croquées par Crisse
pour notre plus grand bonheur. Déesses aux formes généreuses, on comprend
maintenant pourquoi les Grecs étaient si croyants...
Enfin pour terminer, je voudrais citer les dessins réalisés par Crisse sur
l'univers de Tellos en 2000 et 2001, puisque des couvertures magnifique lui ont
été confiées, ainsi que le dessin d'une histoire courte relatant la jeunesse de
la ravissante Serra et les origines du Sheva Nova. Crisse réussi encore une
fois à mettre en image le monde de Tellos avec talent, comme d'habitude.
Il faut également noter qu'il a édité un très beau portfolio à partir des
illustrations qu'il a faite du monde de Tellos (ouahh je bave grave, là!!).
Pour conclure sur cette rétrospective non exhaustive de l'oeuvre du grand
Crisse et pour rendre hommage à toutes les superbes créatures dont il nous
régale, je voudrais encore une fois te dire : MERCI CRISSE!
Seb