Cette année encore, du 23 au 26 janvier, s'est déroulé le festival international de la bande dessinée d'Angoulême. Le 30ème pour être exact. Un événement que nous ne pouvions pas rater! Cette nouvelle édition, présidée par François Schuiten, a permis de réunir auteurs, professionnels et passionnés de la BD dans une ambiance survoltée et bien souvent oppressante (près de 200 000 personnes se seraient pressées aux portes du festival). Mais qu'importe, nous n'avions que quatre jours pour découvrir tout ce que le festival nous offrait cette année comme expositions, ateliers, rencontres, débats, dédicaces...

- Paris, centre du monde
- Bordeaux, on y fait du vin
- Angoulême, on y fait de la BD
Les dédicaces... ce précieux trésor que convoitent les amateurs. Ce petit rien qui fait d'une bande dessinée, SA bande dessinée. En trois coups de crayons, la magie opère, les auteurs se font prestidigitateurs et exposent leur talent ; et nous repartons, émerveillés, sans oser fermer ce bien précieux qui nous a été offert. Non non, je n'exagère pas! Cela se transforme bien souvent en course effrénée aux dédicaces, et pour certains acharnés c'est plus de sept ou huit heures de queue qu'il faut affronter pour pouvoir repartir avec son « collector » personnel. Ainsi, les professionnels de la chasse à la dédicace ne se séparent jamais de leur fauteuil pliant : quitte à attendre, autant le faire confortablement. Ceci dit dans la majorité des cas, tout se déroule dans une ambiance bonne enfant et détendue, même si plusieurs heures compressés dans une file d'attente peuvent parfois échauffer les esprits! Mais les séances dédicaces permettent également d'approcher les auteurs, de les connaître, de les voir travailler. Elles sont l'occasion de leur demander conseil, de les regarder travailler, de leur poser toutes ces questions que l'on se pose en lisant leur bande dessinée. Pour certains autres elles sont aussi l'occasion de se faire connaître, de montrer ses dessins et d'espérer pouvoir se retrouver à leur cotés dans quelques années.

Parmi toutes les animations organisées, nous pouvons citer notamment une
exposition exceptionnelle sur l'oeuvre de Grzegorz Rosinski, ainsi qu'une
rétrospective des multiples talents de l'humoriste Reiser. Coté rencontre
internationale, c'est la Corée du Sud qui fut à l'honneur cette année : une
exposition a été consacrée au style très particulier des mangas coréens ainsi
que toute une série d'animations, conférences et rencontres sur ce thème. Le
salon jeunesse fut cette année aux couleurs du monde de Troy puisque c'est sur
le thème de Troll de Troy qu'a été organisé cette année l'espace jeunesse.
Enfin pour conclure sur cette liste non exhaustive des animations du festival,
une exposition sur le thème du Décalogue complète la sortie des deux derniers
albums et retrace la totalité de cette saga scénarisée par Frank Giroud. Enfin
les habituels débats ont reposé les questions maintes fois abordées telles que
" doit-on faire payer les dédicaces? " ou " pourquoi les BD sont-elles aussi
chères? " etc.
Enfin,
le festival se termine par une juste consécration : le grand prix de la ville
d'Angoulême 2003 a été décerné à Régis Loisel pour l'ensemble de son oeuvre.
Enfin, dirons certains. L'auteur de Peter Pan ou de La quête de l'oiseau du
temps a influencé un grand nombre d'auteurs et est considéré par beaucoup comme
une (la?) référence dans le monde de la bande dessinée. C'est donc un juste
retour des choses : après plusieurs années d'attente, il est enfin consacré par
ses pairs et sera donc le 31 ème président du festival d'Angoulême l'année
prochaine. Mais ça, c'est une autre histoire... Ce dossier, c'est pour nous
l'occasion de vous faire partager un peu des souvenirs que nous avons ramenés
d'Angoulême, et, pourquoi pas, de vous donner envie de nous y retrouver l'année
prochaine...
Peter Pan, par Loisel
Un p'tit dessin de Danidan qui trouvait que ce dossier manquait de femmes
nues...