Pour ou contre ?

Kookaburra Universe

Pour ce numéro de Pisco Sour, les plus éminents membres de la rédaction se sont penchés sur le cas de l'album Le secret du sniper, un one-shot dans l'univers de Kookaburra dessiné par Mitric, scénarisé par Crisse, et édité chez Soleil. Bon d'accord, j'étais sensé en dire du bien et laisser les autres se défouler. Mais on ne se refait pas, ma probité légendaire, et surtout mon goût pour le dénigrement l'ont finalement emporté ...

Nono : contre!

couverture
Lors de réunions d'avancement pour le n°3 de Pisco on s'est dit avec Olivier que ce serait sympa de refaire un Pour/Contre mais que cette fois-ci il fasse le Pour. Me voici donc devant l'obligation de « démolir » une BD qu'Olivier aime bien. Obligation assez plaisante à remplir étant donné que c'est une BD de chez Soleil (le TF1 de la bande dessinée)... Cependant j'ai rapidement réalisé que ce ne serait pas si simple vu que 1) elle n'est pas scénarisée par Arleston (c'aurait été trop facile) mais 2) par Crisse que j'aime bien et 3) dessinée par Mitric, auteur rigolo (mais si, on dirait Casimir!) qui commence à avoir un peu de bouteille (2 tomes d'Arkeod où il a beaucoup progressé).

Enfin ça c'était avant de lire la dite BD! Kookaburra Universe, c'est, pour parler poliment, un spin- off de la série Kookaburra, une pratique classique dans les séries télé (Buffy a donné Angel) mais aussi répandue en BD, surtout dans les comics américains où, par exemple, Superman a droit a plusieurs séries spin-off. On a même pu avoir droit dans certains cas dramatiques aux aventures de Jimmy Olsen (mais si voyons, l'ami photographe de Supes dont tout le monde se contrefiche...). Spin-off est souvent un joli mot pour dire arnaque, ou plutôt un bon moyen de traire jusqu'au dernier centime les vaches à lait que sont les lecteurs fans de la série d'origine. Prenez un dessinateur habituellement placé à Angoulême sur le côté du stand Soleil pour les dédicaces, au milieu de petits « djeun's » qui en sont à leur premier album. Faites lui raconter la jeunesse assez quelconque d'un sale mioche sur un planète paumée qui va décider de devenir sniper de l'espace à la fin de l'histoire. Jusqu'ici vous avez une BD des plus banales, mais il se trouve que le sale mioche en question est le célèbre Dragan Preko de la série Kookaburra, et ça y est, vous avez un album qui va bien se vendre avec un dessinateur qui cette fois-ci dédicacera à Angoulême sur l'avant du stand Soleil, aux côtés des stars de la dédicace pour lesquels les gens sont prêts à attendre plus de huit heures. Comme quoi ça tient à pas grand chose...

Un intérêt des Spin-off en BD (ou à la télé d'ailleurs) est que les auteurs ont souvent une plus grande liberté de ton et peuvent plus expérimenter que sur la série classique (que personne ne veut modifier en quoi que ce soit, étant donné qu'elle marche bien). En bande dessinée, c'est donc souvent l'occasion de voir des artistes moins « mainstream », des illustrateurs qui ont du mal à tenir une série régulière mais peuvent faire quelques épisodes spéciaux, donner leur vision des personnages. Dans le cas ici présent, on nous annonce qu'il y aura d'autres Kookaburra Universe, avec à chaque fois de nouveaux auteurs. Par contre dans ce premier tome, c'est la déception coté dessins : on pouvait être impatient et curieux de voir les personnages de Crisse passer entre d'autres mains.

Une scène de bataille spatiale bien cheap...
cheap
Las! Mitric essaie le plus possible de coller au style Crisse (et il fait ça assez bien en plus), mais y on perd à mon avis un des intérêts de ce type d'album.

Au niveau du scénario c'est Crisse, donc on ne s'éloigne vraiment pas des sentiers battus... De plus le scénario est quand même assez quelconque, il ne se passe rien dans cet album. Or c'est censé être un tome unique racontant le secret du sniper, et en fait on nous débarque en plein milieu d'une histoire. On règlera le secret du titre en deux-trois cases par des personnages qui racontent un peu ce qu'est la perle d'or (sans dire grand chose en fait), et c'est ...TOUT, ah si y a une pseudo amourette avec une faire-valoir, et une amitié virile à coup de « je connais plus de jurons que toi »

chasseur rime
Une réplique aussi inélégante que vulgaire.
(à ce propos, je m'insurge contre les jurons et autres expressions typées dans les BD « djeun's » qui sonnent très faux du type « pute borgne » et autres « par les cornes du cornu » ou le navrant « en plus d'une truffe, tu me prends pour une lopette!! ». Si ça se veut drôle, ça vaut pas un bon Ken le survivant, et si c'est juste pour fleurir le langage, il va falloir réviser son petit Michel Audiard illustré les gars...) entre un sniper et notre jeune héros. Peut-être se passe-t-il aussi peu de choses dans la série classique? Je ne sais pas ça fait un moment que j'en ai pas lu. Mais bon, onze euros pour quarante-huit pages où il ne se passe rien, ça devient trop fréquent.

Enfin bon, Mitric n'a pas tout perdu à faire du Crisse, vu qu'il gagne le droit de dessiner la série classique. Ouah, me souffle Target, c'est quasiment la star academy ce truc : tu prends des jeunes auteurs de chez Soleil, chacun fait un tome de la série parallèle, et celui qui fait ça le mieux gagne le droit de passer sur la série classique.

D'un côté la méchante, une brune bien roulée et légèrement vicieuse. De l'autre la gentille bimbo avec ses longs cheveux blonds et ses répliques mielleuses à souhait. Comment ça vous hésitez???
méchante

gentille
C'aurait pu être drôle, mais finalement même pas, vu que Crisse cède immédiatement la place au premier candidat. Il faut dire que l'imitation est honnête, et puis Crisse était peut-être pressé de se débarrasser de cette série. Franchement le scénario de cet album a pas dû lui coûter beaucoup de nuits blanches à écrire...

Donc pour résumer, on a droit à un sous-produit d'une série connue (mais le prix n'est pas réduit lui!), scénaristiquement c'est l'arnaque, je ne vois pas d'exploration de l'univers ni d'approfondissement du personnage (ou en tout cas c'est assez léger : il avait une copine et il est parti pour la sauver elle et ses amis... OK). Au niveau du dessin, c'est pas trop mal (la scène de bataille de l'espace en double page fait quand même un peu cheap), mais Mitric s'efface trop pour imiter Crisse et je vois pas l'intérêt (et puis c'est le boulot d'Olivier de parler des qualités de cet album). Mais ça finit bien pour tout le monde : les lecteurs se font resservir une fois de plus la soupe qu'ils lisent (et ils vont pas se plaindre), Crisse va pouvoir laisser de côté cette série (pondre un ptit scénar de temps en temps ne lui prendra pas trop de temps) et Mitric a gagné une place au Soleil (ohohohoh). A lui les petites pépés qui vont se pâmer pour avoir une dédicace. Quand on est un dessinateur de BD geek et chauve c'est toujours bon à prendre...

Ah oui, j'allais oublier : les couleurs sont nazes.

nono Nono

Seb : oui mais...

Puisque Nono et Olivier me permettent de donner mon point de vue sur cette BD, je vais pouvoir rebondir sur mon article sur Crisse, auteur et dessinateur original de la série Kookaburra.

Tout d'abord, le concept : en marge d'une série à (gros) succès, on sort quelques one-shot sur la vie des personnages principaux. Qui a dit « business is business » ? Ici on s'intéressera à la jeunesse des principaux protagonistes de la série. Jusque là, je dis pourquoi pas. Ces albums indépendants seront dessinés par d'autres auteurs de BD que Crisse ;

Un scénar qui tient sur le verso d'un emballage carambar carambar
 
là, encore pourquoi pas, ça permet à d'autres auteurs de pouvoir s'adapter au monde crée par Crisse et d'y faire exprimer leur talent, c'est plutôt cool.

Si je voulais faire du mauvais esprit, j'aurais pu dire que Crisse a trouvé le moyen de faire de la BD commerciale avec Kookaburra, et en plus, qu'il alimente l'attente de son public (cinq ans qu'on attends le quatrième tome de la série quand même...) avec des histoires parallèles qu'il ne dessine même plus (j'y reviendrai)! Mais comme je ne fais pas de mauvais esprit, je ne le dirai pas... Je ne peux tout de même pas m'empêcher de remarquer que le tome 2 à paraître (la jeunesse de l'amazone Thaman Khâ, qui sera dessiné par Paty) ne sera même plus scénarisé par Crisse (mais par Ange). Et pour couronner le tout, Mitric, qui dessine la jeunesse du sniper Préko dans le premier tome du Kooka Universe va reprendre la suite de Crisse dans la série originale!! Encore une fois, si je voulais faire du mauvais esprit, je me demanderais pour combien de temps encore Crisse compte continuer à scénariser sa série...

Mais c'est de Kookaburra Universe que je dois parler. Ben justement, c'est peut-être après avoir lu le tome 1 que j'ai commencé à m'inquiéter! Je n'ai rien contre Mitric, mais je ne peux m'empêcher de regretter le dessin stylisé et semi- réaliste de Crisse pour cet univers. Peut-être que le plus grand tort de Mitric aura été de vouloir essayer de dessiner « du Crisse »! Je trouve le style du dessin vraiment impersonnel, sans ressemblance avec du Mitric (heu, il a un style Mitric??? chhht!!) tel qu'on a pu le voir dans Arkeod...

En ce qui concerne le scénar de Crisse, on a l'impression que l'histoire aurait mérité d'être un peu plus fouillée. La relation ambiguë entre les trois adolescents par exemple n'est pas du tout approfondie. On remarque que pour Preko la carrière de « héros qui sauve tout le monde » a commencé très tôt. Cependant la fin est un peu rapide, et on a un peu de mal à comprendre pourquoi il se casse en abandonnant tout le monde. Encore un plan du genre « le mec qui se sacrifie alors qu'il est amoureux mais en fait il peut pas rester là tu comprends »... Et on se demande bien ce que sont devenus tous les gamins qui considéraient Preko comme leur père (père indigne, va!!). Il ne va quand même pas oser nous les resservir dans la suite de la série j'espère! Petit plus tout de même, on sait pourquoi Preko a un oeil en moins (ouaiiiiih cool...) ;

efficace
Une case efficace qui met en scène les trois héros (ou plutôt le héros et ses faire-valoir). On y apprend que le perso principal est super dynamique, que sa copine blondasse est toute gentille, et que l'acolyte qui tient la chandelle est un intello bigleux et maigrichon qui balance des vannes minables.
par contre on se demande bien ce qu'il foutait là, le « trésor de l'univers ». Pour finir, je regrette un peu le plan archi « eau de rose » de la fin, mais je vous laisse le découvrir, sinon c'est pas drôle.

Pour conclure, je dirai que c'est une BD que j'ai lue avec plaisir, même si je ne la classerais pas parmi les chefs-d'oeuvre du neuvième art. Et même si Mitric ne m'a pas vraiment convaincu dans cet album, c'est surtout le scénario qui aurait mérité d'être approfondi. Mais on peux pas scénariser en même temps toutes les BD du stand Soleil et faire que des bonnes BD diront certains.

seb Seb

 

Olivier : mouais, pourquoi pas?

Kookaburra, voilà bien une série dont j'attendais avec impatience la suite, Crisse l'ayant « temporairement » délaissée pour se consacrer à d'autres projets. A défaut d'un quatrième tome c'est ce Kookaburra Universe que les Editions Soleil ont livré en pâture à Kooka Universe leurs lecteurs. Et surprise de taille, le dessinateur n'est plus le même. Mais avant de commenter ce changement d'auteur, intéressons- nous à l'album lui-même.

Le style graphique, d'abord, appartient sans conteste possible à Mitric. Il s'est bien gardé de vouloir copier son prédécesseur, et c'est heureux. Soyons bien clair sur ce point : contrairement à mes deux collègues qui ne partent que de leurs préjugés pour bâtir leur critique, j'ai là sous les yeux au moment où j'écris cet article le deuxième tome d'Arkeod, le premier de Kookaburra, et le controversé Kookaburra Universe. Eh bien je suis formel : non, Mitric ne fait pas du sous-Crisse. Il a sûrement reçu de précieux conseils de mise en page, puisqu'il évite maintenant les planches trop confuses remplies de petites cases illisibles. Mais on reconnaît son trait, qui a tranquillement évolué depuis le premier volume d'Arkeod, et y a gagné en clarté.

Même si je trouve ce style plaisant, il est évident qu'il est cependant loin d'avoir la qualité et le caractère de celui de Didier Crisse. Les couleurs ne sont pas de Mitric, mais de Patrick Noël. Un peu criardes et tape-à-l'oeil dans les premières pages, elles s'adoucissent dès lors que l'action se transporte sur la planète glacée où se déroule la majeure partie de l'histoire. Disons que graphiquement, cette bande dessinée est tout à fait satisfaisante, pour peu que l'on apprécie le style de l'auteur.

A contrario, mes plus vifs reproches concernent la partie principalement dévolue à Crisse, à savoir le scénario. La fin est largement prévisible avant la mi-album pour quiconque a déjà lu Kookaburra. On sait à l'avance que Drago Preko va perdre son oeil gauche et s'engager comme sniper dans les forces de l'Alliance.

A droite, une case extraite d'Arkeod tome 2, et une tirée de Kookaburra tome 1. Ci-dessous une case de Kookaburra Universe. Chacun pourra se faire sa propre opinion : les esprits chagrins affirmeront que Mitric a cherché à recopier le style de Crisse. Les esprits plus ouverts estimeront que son style évolue, ce qui n'a rien de choquant pour un dessinateur « débutant ».
arkéod
kooka
kooka universe
L'enchaînement d'événements qui va l'y ammener se déroule alors sans aucune surprise.

Sans aucune crédibilité non plus. Et sur ce point, j'ai malheureusement le sentiment que l'ami Crisse est tombé dans un travers de mauvais auteur de science-fiction : ce n'est pas parce que l'on fait de la SF que l'on peut faire avaler n'importe quoi à ses lecteurs! L'histoire de la planète mystérieuse aux richesses incommensurables dont plus personne ne connaît le chemin et dont le secret se trouve sur une bio-puce, je trouve cela très faible comme point de départ d'un scénario. Mais quand les mêmes pirates qui vingt ans plus tôt ont attaqué le vaisseau Maïka, retombent par le plus parfait des hasards sur la planète de nos héros en faisant une série de sauts aléatoires dans l'hyper-espace, je bloque. Pourquoi vouloir à tout prix que ce soit les mêmes méchants qu'au début de l'histoire? Pour que le héros se venge et que justice soit faite? Mais on s'en moque, épargnez-nous donc la mièvrerie des super-productions hollywoodiennes! Bref, je trouve le scénario mal ficelé, gentillet et sans surprise.

Les points de détail maintenant, sujet favori pour un maniaque comme moi. J'ai un problème avec la façon dont l'album commence. C'est sûrement une question de sensibilité personnelle, mais je trouve l'introduction bancale. Généralement, on rencontre deux façons de commencer une bande dessinée (pas la peine d'envoyer de courrier pour critiquer ce qui va suivre, je sais que toute généralité de ce genre a facilement pléthore d'exception). Soit l'auteur entame tranquillement par un plan large, une première page « paysagée » qui situe le début de l'histoire. Soit au contraire on a droit à une scène d'action courte mais intense, qui nous plonge d'emblée dans le récit. Rien n'interdit bien sûr de sortir de ces schémas classiques, même s'ils ont fait leur preuve. Or dans le cas du Secret du Sniper, on est un peu entre les deux, avec une impression bizarre, le sentiment qu'il manque quelque chose. L'équilibre entre la première case (qui présente le Maïka en orbite) et les cases suivantes est maladroit. J'ai l'impression que cette première page a été traitée comme n'importe quelle autre planche de l'album, sans recevoir le soin particulier qu'elle nécessite. Alors certes on l'oublie rapidement en avançant dans la lecture, mais il n'empêche que je trouve cela dommage.

Autre détail qui m'a chagriné, ce leitmotiv un peu ridicule qui ponctue l'album, je veux parler du crispant « protéger ses arrières ». D'accord, cette « leçon n°1 » symbolise l'enseignement du vieux sniper Mitch Preko à son disciple Dragan.

arrière
Ce leitmotiv devient lassant au bout de la troisième fois.
Mais à force de la répéter toutes les trois pages, les auteurs nous lassent sans parvenir à nous arracher le moindre sourire.

Alors que penser de ce Kookaburra Universe ? Je trouve que c'est un gentil petit album qui se laisse lire sans réfléchir, et qui permettra aux fans de la série de patienter encore un peu plus en attendant la sortie du quatrième tome. Soyons clair, cette BD supporte assez mal une deuxième lecture, elle ne fait donc pas partie des oeuvres indispensables, à moins d'être un fervent admirateur de Mitric ou un collectionneur fou. Le récit n'a clairement pas la profondeur d'une saga en plusieurs volumes . Or il y avait presque matière à nous faire deux albums au lieu d'un one-shot : comment la bio- puce est-elle arrivée là où on la retrouve finalement, qu'est-il arrivé à Dragan, Raïsha et Nesta avant qu'ils n'embarquent sur le Maïka? En fait, on sent quand même que cet album a surtout servi de test, pour vérifier que Mitric était capable de reprendre Kookaburra et de travailler avec Crisse. Finalement, le test est passé avec succès puisqu'il va dessiner les trois prochains tomes de la série. Avec bien sûr comme conséquence directe que le troisième volume d'Arkeod n'est pas près de sortir!

Ce procédé qui consiste à changer le dessinateur en cours de série a bien sûr ses avantages et ses inconvénients. L'avantage majeur, c'est que cela peut permettre à une série de redémarrer alors que son auteur initial l'avait totalement délaissée. L'inconvénient principal, c'est que ça n'est plus le même dessin! Comme je me lasse rapidement d'enfoncer des portes ouvertes, je laisse à chacun le soin de se faire se propre opinion sur ces pratiques, plus commerciales qu'artistiques. Le fait est que Mitric est l'un des dessinateurs que les Editions Soleil veulent mettre à la mode. Ma foi pourquoi pas? J'aime assez son dessin, même s'il n'a pas l'originalité et le caractère de celui de Crisse. J'apprécie aussi le personnage lui-même, qui a l'air d'être un bon gars qui ne se pose pas trop de questions. Par contre il serait temps qu'il arrête de changer de coloriste entre chaque album.

Une dernière précision utile, pour les lecteurs d'Arkeod qui voudraient visiter le site Internet de Mitric : je rappelle que l'adresse n'est pas www.arkeod.com...

olivier Olivier